Que ce soit dans un but de publication ou dans un cadre plus intime, chacun peut être amené un jour à écrire. Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui, dans l’écriture, nous attire et nous fait sans cesse revenir à elle si on s’en éloigne ?

Témoigner

Si un événement dans votre vie ou dans la vie de votre famille vous a marqué, vous pouvez éprouver le besoin de le raconter, que ce soit pour laisser la trace d’une histoire remarquable ou pour exorciser des « démons » qui peuvent vous hanter, vous ou votre famille. Cette propriété cathartique est connue et le passage par l’écrit permet parfois de se libérer en couchant sa souffrance sur le papier et parfois en la rendant publique.

Comme évoqué dans notre article sur les récits familiaux, il peut y avoir des conséquences judiciaires ou personnelles.

Obtenir de la reconnaissance

Marguerite Yourcenar disait : « Écrire, c’est avoir beaucoup d’attention. » En France, l’écrivain est auréolé d’une gloire toute symbolique, rendu supérieur à la plèbe par son esprit créatif. Si cette image tend heureusement à s’estomper, il n’en persiste pas moins une reconnaissance sociale de la personne qui écrit – et qui achève – un livre. Que cet ouvrage soit publié ou non n’est pas vraiment le sujet, tant que le texte est diffusé et que l’auteur est reconnu comme tel.

Se défouler

Si vous vous êtes un jour rêvé en baron de la drogue impitoyable, que vous voulez remporter une médaille olympique, la magie de l’écriture fait que ce rêve se réalise, au moins sur le papier. Vous pouvez également écrire le règlement de compte parfait avec votre insupportable voisin. Les limites de la fiction sont celles que vous vous fixez, aussi, si votre journée a été vraiment mauvaise, vous évacuez votre frustration grâce à l’écriture d’un texte où il ne fera pas bon être votre victime.

Rendre compte de son quotidien

La tenue d’un journal intime pour raconter ses petits riens du quotidien peut être un véritable besoin chez certains. Comme il y a bien pire en termes d’addiction, vous auriez tort de vous en priver.

Transmettre

Vous êtes reconnu pour votre savoir-faire, que ce soit dans vos loisirs ou sur le plan professionnel. Il est tout à fait légitime de vouloir transmettre ce savoir-faire, de montrer la passion qui vous anime, afin, qui sait, de susciter des vocations chez ceux qui vous liront.

Mettre en mots une histoire qui s’impose

Parfois, une histoire naît dans notre esprit, s’y fait une place et grandit. Il arrive un moment où cette histoire se trouve trop à l’étroit et tape à la porte de notre esprit pour sortir. Elle continuera son manège jusqu’à ce que l’on cède et la couche par écrit. C’est un sentiment puissant que ce besoin d’écrire. C’est comme une vague qui vient s’écraser contre une falaise, se retire et revient ensuite frapper plus fort. Que cette histoire fasse un paragraphe ou 300 pages n’a pas d’importance, lui donner vie procure une délicieuse satisfaction. À vous de voir ensuite si vous voulez la retravailler, l’étoffer, la poursuivre ou la laisser telle quelle.

S’adonner à sa passion

Ce plaisir d’écrire est finalement un point commun entre tous ceux qui écrivent pour en vivre, ceux qui griffonnent des passages par-ci par-là qu’ils n’exploiteront jamais, ceux qui veulent transmettre une histoire ou un témoignage, ceux qui tiennent un journal ou ceux qui, jour après jour, écrivent une petite partie d’un livre qu’ils mettront une vie à achever. Voir naître sous la mine de son crayon ou les touches de son clavier les histoires que chacun renferme est un but en soi.

Si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour passer du pensé à l’écrit, contactez les membres de notre réseau pro du livre pour participer à des ateliers d’écriture. À travers les rencontres que permettent ces ateliers et les réflexions qu’ils font naître, vous aurez peut-être le déclic qui vous permettra de passer à l’étape suivante.

Source :
Tous écrivains, émission du 24/03/2017 sur France Culture.