Les textes à la première personne

L’emploi de la première personne pour la narration d’un texte peut inscrire ce dernier dans diverses catégories. Le « je » à la place de la troisième personne du singulier implique une identité commune entre le narrateur et le personnage, ou l’auteur et le personnage, ou entre les trois.

La fiction

Juste entre nous : s’il est inscrit « roman » sur la page de titre, c’est un bon indice. Hormis cette preuve flagrante, si l’auteur et le narrateur n’ont rien en commun, si les lieux du récit sont improbables, alors vous lisez une fiction. Du point de vue de l’auteur, c’est l’occasion de devenir n’importe qui et de réaliser ses rêves les plus fous. Pour le lecteur, la ligne de conduite est simple : c’est une fiction, et même si elle se situe dans des événements ayant bien eu lieu, inutile d’aller vérifier l’exactitude des aventures vécues par le personnage, ce n’est pas une biographie.

L’autobiographie

Une personne écrit son autobiographie quand aucun biographe n’a eu la bonté de le faire à sa place, et qu’elle trouve que son expérience peut profiter à autrui. Dans l’autobiographie, l’auteur, le narrateur et le personnage assument clairement le fait d’avoir une identité commune : c’est le pacte autobiographique.

Une autobiographie implique de l’honnêteté de la part de l’auteur qui, via le narrateur et le personnage, s’engage à exposer la vérité, ou tout du moins sa vérité.

L’autofiction

Ce genre littéraire correspond à un détournement fictif de l’autobiographie. En somme, vous avez dans les mains un texte qui semble être une autobiographie, mais qui, par des ruptures du pacte autobiographique ou par des spécificités stylistiques, a glissé vers la fiction. À l’inverse de la fiction à la première personne, l’autofiction n’est pas l’occasion de devenir n’importe qui, mais plutôt celle de réaliser vos rêves les plus fous en restant vous-mêmes.

Ce genre connaît un certain succès, même si la limite entre autofiction et fiction est fine.

Comme exemples d’autofiction, on peut citer La Recherche du temps perdu, de Proust, La Divine comédie, de Dante, ou encore L’Enfant, de Jules Vallès.

Références :

https://www.unige.ch/lettres/framo/enseignements/methodes/autofiction/afintegr.html

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