Les choix de rédaction pour rendre votre texte lisible

Lors de la rédaction de son texte un(e) auteur(e) peut choisir d’utiliser certains outils et méthodes qui rendent son travail difficilement lisible. Pourtant, des solutions existent.

Les capitales

– Pose ce flingue, Bobby !
– JAMAIS !
– J’AI DIT : POSE CE FLINGUE !
– Pose ce flingue, Bobby !
– Jamais !
– J’ai dit : pose ce flingue !

Le moyen le plus simple pour montrer qu’un personnage crie, c’est d’écrire en capitales. Mais si le dialogue s’éternise sur le même ton ou que le procédé se répète dans le texte, cela crée une fatigue visuelle chez le lecteur.

Vous pouvez, pour adoucir les choses, employer les petites capitales. De cette façon, le texte crié se détachera toujours du reste mais sans la fatigue, tout en occupant moins de place.

Pour ce faire, après avoir saisi votre texte normalement, sélectionnez-le et rendez-vous dans votre gestionnaire de polices. Là, dans les effets, sélectionnez « Petites majuscules », et le tour est joué.

Les soulignements

Il existe des conventions dans l’édition, et l’une d’elle est que, peu importe ce qu’on peut avoir envie de souligner dans son tapuscrit, on ne le souligne jamais physiquement.

Vous pouvez, à la place, écrire les quelques mots concernés en italique, et le lecteur comprendra votre intention.

Le gras

L’équivalent informatique du double soulignement pourrait être le gras, mais là encore, il est mal vu de mettre du texte en gras, sauf exceptions. Ces exceptions, ce sont les titres, sous-titres et intertitres, qui permettent de découper et ordonner un ouvrage, et ne font donc pas vraiment partie du texte « courant ». Là encore, préférez les italiques.

Les polices

Dans la rédaction d’un livre, gardez à l’esprit que la forme doit servir le fond. Lorsque que vous tapez votre texte, essayez, autant que possible, de ne garder qu’une seule famille de police. Si vous avez besoin de différencier des titres, jouez sur les gras, si vous citez des passages d’autres ouvrages, utilisez des guillemets ou des italiques, ou mettez les paragraphes concernés dans un corps plus petit avec un retrait, ils trancheront sans détonner. La multiplication des types de polices brouille le texte.

La ponctuation

La ponctuation, qui ne se remarque que ponctuellement si elle est bien présente, peut aussi briller par son absence. Soyez vigilant, lors de la saisie informatique de votre livre, à bien l’intégrer.

Cette même ponctuation souffre parfois d’un mal tout aussi sévère que l’absence : l’excès. L’étonnement et la stupéfaction peuvent se contenter d’un seul point d’interrogation ou d’exclamation, inutile de surcharger votre phrase en en abusant. Le rythme asthmatique des phrases de Proust est difficilement reproductible, aussi acceptez de n’en faire qu’un usage modéré. Ainsi, la virgule, si pratique dans l’absolu, peut, quand on en use à l’excès, vous faire perdre le fil, ce qui est fort dommageable, en plus de vous essouffler.

Les dialogues

La forme du dialogue est assez libre, aussi vous devrez opérer des choix dans la ponctuation que vous allez utiliser, et vous y tenir.

Vous pouvez ouvrir votre dialogue par des guillemets, utiliser des tirets (— ou –) pour les répliques suivantes, et le clore par des guillemets fermants. Cette forme très classique peut cependant poser quelques difficultés : en fonction du genre de texte, il est parfois mal aisé de déterminer précisément où se termine le dialogue.

Vous pouvez commencer simplement par un tiret de dialogue (— ou –) et faire se succéder les répliques grâce à ces mêmes tirets. C’est la forme la plus simple, qui peut toutefois occasionner quelques flottements pour le lecteur si de longues incises s’invitent dans une réplique.

– Comment vas-tu ?
– Bien, lui répondit-elle en s’installant sur la banquette du jardin. Elle cueillit une rose qu’elle jeta négligemment sur la table et que Chloé ramassa. Et toi ?

Une dernière organisation de dialogue peut se rencontrer, qui présente certains avantages, mais peut aussi être source d’erreurs. Vous pouvez encadrer chaque réplique par des guillemets. Pour vous, cela suppose de taper plus de texte et d’insérer des guillemets autour des incises des dialogues. Et là, se pose la question : « Mais les guillemets, ils vont avant ou après la virgule ? » Ils se mettent avant.

La présence de l’auteur

Certains auteurs (dont Jane Austen) s’adressent occasionnellement au lecteur. Faites cependant attention, vous pouvez essayer d’entraîner le lecteur dans votre histoire grâce à des apostrophes (toujours courtoises), mais à force d’essayer d’attirer son attention, vous risquez de devenir omniprésent et d’étouffer l’histoire.

Les répétitions

On vous l’a rabâché sans discontinuer toute votre scolarité : on ne fait pas de répétition en français. Cette assertion est à nuancer. Pour créer un effet de style, faire monter une tension, évoquer une routine en ne l’évoquant qu’une fois, vous pouvez répéter un mot/groupe nominal dans un paragraphe. Cependant, abuser de ces répétitions à des fins stylistiques peut vite dégoûter le lecteur, alors utilisez-les avec mesure.

Si vous vous auto-éditez et n’avez pas prévu de vous offrir les services d’un relecteur/correcteur, il est un autre type de répétition auquel vous devez prêter attention : l’usage des verbes être, avoir, faire, dire. Ils sont d’utilisation facile, mais appauvrissent le texte et lissent les reliefs de la langue s’ils sont trop répétés. Alors sortez votre plus beau dictionnaire des synonymes et variez le vocabulaire que vous employez.

Les temps

Enfin, gardez une cohérence temporelle sur toute la longueur de votre ouvrage. Veillez, lors des relectures, à ce que les temps se tiennent. Si vous commencez au présent, poursuivez et terminez au présent, en utilisant les temps qui y sont associés (passé composé, subjonctif et conditionnel au présent). Même chose si vous décidez d’utiliser les temps du passé. Un texte qui mélange passé et présent (hors dialogues et flashback) est difficile à suivre.

Votre texte est prêt et vous envisagez de l’auto-éditer ou le faire mettre en page par des professionnels avant envoi à des éditeurs ? Rapportez-vous à notre outil gratuit pour faire évaluer le travail à réaliser avant publication.

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