Faire relire son texte

Ça y est, vous êtes parvenu à achever la rédaction de votre texte, vous l’avez relu à peine une centaine de fois, l’avez réécrit entièrement une toute petite fois, et vous estimez avoir, autant que faire se peut, vraiment terminé.

Et maintenant ?

Dans l’écriture de fiction, vous pouvez adopter deux stratégies : trouver un point de départ et suivre l’histoire au gré de votre inspiration, au risque de n’aboutir nulle part, ou définir un point de départ et une conclusion, puis dérouler le fil de votre histoire en sachant où vous allez.

Si vous privilégiez la version « pelote » de l’écriture à sa variante vagabonde, vous pouvez transformer votre fil directeur en une trame très précise, qui vous remettra dans le droit chemin à chaque fois que vous prendra la fantaisie de vous en écarter.

En défenseur du papillonnage scriptural, vous trouverez Laurent Petitmangin, publié pour la première fois en cette rentrée littéraire 2020, qui admet son plaisir à écrire des débuts de romans, sans savoir au préalable s’ils auront un terme ou ne resteront qu’une ébauche.

Comment faire ?

Comme mentionné dans l’article sur la préparation d’un tapuscrit sous traitement de texte, faites une vérification orthographique et grammaticale avec votre logiciel pour chasser les dernières coquilles (même s’il en restera toujours).
Ensuite, deux étapes se profilent.

La relecture par un proche
Dans un premier temps, demandez à une ou plusieurs connaissances de relire votre texte. Ciblez votre lectorat. Si vous avez écrit une œuvre jeunesse, cherchez autour de vous un jeune lecteur dans la tranche d’âge cible. Pour des textes « adultes », demandez à quelqu’un qui aime lire, mais doté d’un esprit critique plutôt acerbe (évitez cependant les perpétuels grincheux, vous n’en tirerez aucun bénéfice). Donnez-lui des critères clairs d’évaluation :
A-t-il pris plaisir à la lecture ?
Quels sont les points forts ?
Les points faibles ?
L’histoire est-elle facile à suivre, ou tirée par les cheveux ?
Les personnages sont-ils attachants/détestables ?
Qu’est-ce qui les rend ainsi ?
L’écriture est-elle fluide/pesante ? Pourquoi ?

L’exercice auquel vous allez lui demander de se prêter est délicat. Si vous vous trompez de relecteur, vous allez récolter un avis qui ne vous apportera rien. Si vous ciblez bien votre lecteur, vous pouvez espérer avoir un retour instructif, même si la pilule peut être difficile à avaler sur le coup. Laissez-vous le temps de digérer les critiques et remarques négatives qui seront faites. Notez-les, n’y revenez qu’à tête reposée et essayez d’analyser ces remarques de la façon la plus objective possible. Prenez-en certaines en compte et modifiez votre texte en fonction, écartez celles qui vous semblent injustifiées.
La relecture par un tiers non professionnel vous donnera des indications quant à la fluidité de lecture, à la tenue du récit et au potentiel affectif de vos personnages. Mais un relecteur amateur ne pourra pas remplacer un vrai relecteur/correcteur.

La relecture par un professionnel
Si vous envisagez de présenter votre texte à une maison d’édition, vous pouvez ignorer cette étape, puisque les éditeurs font appel à des correcteurs pour leurs publications.
Si vous vous auto-éditez, cette étape, bien que facultative est cependant chaudement recommandée.
Pourquoi ?
Parce que les correcteurs n’ont aucun lien affectif avec le texte. Leur travail est de lire le futur livre tel qu’il est vraiment écrit, et non tel que vous le voyez écrit. Ils chasseront les répétitions, les tournures de phrases fautives, vous proposeront des synonymes ou des mots plus adaptés à certains contextes, puisque, précisément, leur travail consiste à chipoter. Ce sont de véritables experts de la langue, qui s’attacheront à des détails, insignifiants pour vous, mais pourtant importants.
Attention : un correcteur vous fait des propositions pour votre texte, il ne les impose pas. Il ne se prononcera pas sur le style ni sur le contenu, à moins que vous lui demandiez. Cela représente certes un coût supplémentaire avant auto-publication, mais c’est une dépense à envisager sérieusement.
Notez cependant que les correcteurs parlent en « code ». Vous allez leur envoyer une version de votre texte, et soit ils insèrent des annotations et commentaires dans votre fichier informatique, soit ils travaillent sur la version papier et utilisent des signes de correction.

Vous aurez ensuite à intégrer ces corrections, sauf celles que vous estimez inutiles, ou vous pouvez faire appel à des compositeurs professionnels pour faire le travail à votre place (demandez une estimation gratuite du travail grâce à notre outil).

Source :

  • Lexique des règles typographiques en usage à l’imprimerie nationale, Imprimerie nationale, ISBN : 978-2-7433-0482-9.
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