Au commencement était l’adverbe

Ah, l’adverbe ! Il vous suit depuis vos tout premiers cours de grammaire, et vous vous posez peut-être cette question :

« Mais en fait, c’est quoi un adverbe ? »

Les différentes définitions que l’on peut en trouver disent qu’il est invariable et qu’il vient préciser le sens. Cela reste quand même bien vague.
Abordez plutôt la question dans l’autre sens. Si ce n’est pas un verbe, un nom, un adjectif, un pronom, une conjonction, un déterminant, une préposition, une interjection, alors c’est un adverbe. Il est la plupart du temps facultatif, même s’il peut aider à la bonne compréhension d’un énoncé.

C’est tout ? Mais, c’est simple.

Oui, sauf que certains mots peuvent avoir ponctuellement une valeur adverbiale : « Elle rit jaune », « jaune » est ici un adverbe, de ce fait, il devient invariable.
Donc, plutôt que de vous interroger sur la nature d’un mot, intéressez-vous à son rôle dans la phrase concernée.

Et à quoi sert-il ?

Il sert à préciser le mot ou groupe de mot auquel il s’applique. Prenez par exemple une phrase très connue : « La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. » Si l’on retire les adverbes, on obtient : « La cigale ayant chanté l’été, se trouva dépourvue, la bise venue. » Non seulement cela nous contraint à remodeler la phrase pour palier le retrait de « quand », mais de plus, cette dernière perd son relief.
L’utilisation des adverbes répond à des critères bien étudiés dans les livres de grammaire. Que ce soit pour leur construction ou leur position dans la phrase, nous vous conseillons la consultation (Quant à la lecture de livres de grammaire, c’est un excellent remède contre les insomnies.) d’ouvrages de grammaire de référence.

Du poids des adverbes dans l’écriture

On l’a vu, une phrase sans adverbes manque de sel, mais gare à l’excès inverse. Les adverbes sont comme les épices dans la cuisine, le parfum ou encore les bémols et les dièses. Ils sont indispensables, mais peuvent vous causer de sérieux maux de tête s’il y en a trop – tout comme les métaphores, d’ailleurs.
Ce sont en réalité surtout les adverbes en -ment qui posent question. Ils peuvent très vite rendre le texte indigeste, aussi essayez de leur substituer des verbes plus précis. Cela permettra de plus d’enrichir votre texte, et d’éviter l’omniprésence des « être », « dire », « faire », « aller » et consorts.
Attention, limiter les adverbes qui se terminent par -ment ne signifie pas les bannir complètement (la preuve). Dans certaines situations un mot s’impose, parce que c’est sa place et qu’un substitut ne ferait pas autant mouche.
Comme le dit le proverbe, ce que le texte veut, Dieu le veut.

Exemple de ressource sur les adverbes : L’adverbe

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